Poème :

Les yeux de l'innocence.

Sous le poids des murmures.

Nos heures perdues.


Les yeux de l'innocence

Ah, l’innocence d’un enfant, d’un bambin,
En grandissant, la perd-il, ou la garde-t-il ?
Cette innocence qui les rend si purs, si libres,
En franchissant ce passage vers un monde impitoyable.

Nous parlons d’un chemin initiatique, bouleversant,
Où, dans leurs mains, l’innocence tremble comme un papillon, une abeille,
Butinant la joie, les rires, leur soif de savoir,
Avec une désinvolture, une impertinence.

Puis tout s’envole, léger, porté par l’espace et le temps,
Dans un monde sans fardeau, sans crainte.
Ce monde se dissipe peu à peu, à mesure que le cœur s’emballe,
Sous le poids de la malveillance, de l’incertitude, du chaos.

Il les voit s’éloigner, se détourner,
Sachant que bientôt leurs yeux seront voilés,
Comme les siens un jour, revivant la perte de l’innocence,
Ce passage nécessaire, difficile, pour entrevoir la complexité de la vie.

Il grandit, l’innocence s’efface,
Comme la brume du matin, une frontière fragile.
Dans son regard, un monde se ferme, pesant, immuable,
Et il se souvient de l’instant où il a vu pour la dernière fois cette pureté.

Chaque rire, chaque sourire lui rappelle ce qu’il a perdu,
Et chaque rayon de soleil lui montre un chemin incertain.
Il garde, dans ses yeux, la magie des petites choses,
Ce qu’il avait oublié en grandissant.

Il s’émerveille devant une simple goutte de pluie,
Un caillou en forme de cœur, un souffle de vie,
Ce monde vaste, où chaque détail devient un miracle,
Un éclat idéal, une beauté retrouvée.

Il vit avec des yeux d’enfant, pleins d’étincelles,
Il redécouvre la terre, l’homme, dans sa simplicité,
Plein de magie et de beauté oubliée,
Une simple branche devient un trésor.

Une feuille tombée, un souvenir précieux,
Le vent lui chuchote des rêves tout bas,
Et lui, émerveillé, se rappelle que la magie est partout,
Dans chaque souffle, chaque moment, chaque mot.

Il ne complique pas les choses,
La simplicité et l’honnêteté sont ses principes.
Chaque rire, chaque sourire devient pur, léger, naturel,
Et lui, à travers cela, trouve ce qu’il cherche depuis toujours.
Il le retrouve dans un rayon de soleil, dans un champ de coquelicots,
Un monde sans contraintes, sans murs, sans barrières,
Où il trouve la paix, l’assurance, et la beauté.

Il a appris que l'innocence n'est pas une perte,
Mais un passage, une forme nouvelle de clarté,
Où chaque moment devient un trésor caché,
Un éclat de lumière qui se révèle à chaque souffle de vent.

Il s'endort, les yeux pleins de lumière,
Sachant qu’à chaque aurore, il retrouvera un peu de cette magie,
Dans chaque bruissement de feuilles, chaque rayon de soleil,
Un monde paisible, à redécouvrir, encore et encore.

Perrine


Et vous dans quel espace de vous, l’innocenceattend-elle d’être retrouvée ?


Sous le poids des murmures.

La douleur est un disque qui tourne en elle,
Infini, implacable, chaque rotation
Fait naître de nouveaux murmures de doute.
Elle l’aime, mais la douleur l’envahit,
Elle crie en elle ce qu’elle n’ose pas dire.

Elle est là, suspendue à un fil fragile,
Un fil entre l’espoir et la chute.
Ses cris, ses désespoirs, s’échappent
Sans qu’elle puisse les retenir,

Tantôt pris dans une spirale,
Tantôt perdus dans le silence d’un corps brisé.
Elle glisse sur sa peau, s’infiltre dans son âme,
Comme une mémoire douloureuse,

Un héritage de souffrance ancienne
Qui refuse de la quitter.
La douleur, sans bruit, sans fin,
Tourne comme un vieux disque,

Répétant sans cesse les mêmes failles,
Les mêmes faiblesses, les mêmes erreurs.
Et pourtant, elle cherche à lui montrer,
À travers des gestes maladroits,

Sa façon de l’aimer,
De lui dire que malgré la douleur,
Elle est là, à ses côtés.
Son amour n’est pas parfait,

Il n’a pas de forme, ni de subtilité,
Mais il est là, éternel, inaltéré.
L’amour, il le sait, n’a ni nom ni frontière.
Il se cache dans ces petits instants,

Dans un regard échangé, un souffle partagé,
Dans ce silence où ils sont enfin ensemble,
Là où la douleur se transforme

En quelque chose de précieux,
Un amour silencieux, mais profond,
Un amour qui se grave dans le cœur,
Au-delà des mots, au-delà du temps.

Perrine

Et vous qu’est-ce qui vous aide à alléger votre cœur et à transformer vos souffrances en sagesse
et en lumière ?


Nos heures perdues.

Un enfant naît pur, dans son cocon d’amour et d’honnêteté,
Accueilli dans nos bras de coton, aveuglés par l’admiration et la
bienveillance.
Il est le miroir d’un reflet de ce que nous avons été,
Et de tout ce que nous sommes dans cette danse.

Les enfants sont des miroirs brisés,
Réparant nos désirs les plus profonds, non résolus, non réalisés.
Chaque sourire, chaque rire, chaque geste, chaque pas, chaque regard,
Rappelle un reflet de nos rêves et de nos fragilités, sans égard.

À nos pensées les plus enfouies, cachées sous un voile d’espoir,
Ils portent en eux l’écho de ce que nous fûmes, ce que nous ne voyons plus.
Et leurs yeux nous rappellent les promesses perdues au creux de nos bras.

Dans un élan de sincérité, leur regard neuf secoue nos certitudes,
Empreint d’un chamboulement à venir dans cette perception du monde incertain.
Ils le voient avec des yeux neufs, sans apriori, sans haine, sans amertume,
Sans fard, sans peur, sans honte, sans opposition au posthume.

Et nous sommes perdus dans nos vies, pleines de rancœur,
Égarés dans des corps faits de souvenirs incongrus.
Nous sommes bousculés par leurs rêves sans chaînes,
Qui se déchaînent dans nos cœurs, posant des questions sans réponse.

Et l’on se sent désemparé dans leur innocence,
Dans un jour sans fin, jouant sans cesse à nous ressembler tels que nous
sommes.
Criant, hurlant, étincelant dans un clair-obscur,
Où nos émotions se mêlent à nos sentiments du moment.

Ce miroir déformé par tant d’injonctions,
De ce verre à moitié plein, rempli de joie et de peine,
D’indifférence et d’affection, d’un soir, d’un jour, d’un moment, de souvenirs,
Ce miroir nous embellit et nous transforme,
En bourreau des cœurs ou en amour éternel.

Dans la lumière douce de l’innocence retrouvée,
Le reflet se brise, mais l’espoir persiste,
Nous rappelant qu’il n’est jamais trop tard pour retrouver
Ce que l’on a perdu au fil du temps.

Ils nous rappellent que, dans le tumulte de nos vies,
Il suffit parfois de regarder à travers leurs yeux
Pour entrevoir la beauté du monde, la magie de l’instant,
Et la possibilité de renaître, encore et encore,
Dans l’éclat simple de leur sourire.

Perrine.